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« Sécurité globale », une marche des libertés très suivie

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« Sécurité globale », une marche des libertés très suivie

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Plus de 130 000 manifestants – 46 000 à Paris – selon le ministère de l’intérieur ont défilé samedi 28 novembre entre la place de la République et celle de la Bastille, à Paris, aux cris de « Darmanin démission ». Les slogans – « le pays des droits de la… police », « la République en marche arrière », « floutage de gueule » – faisaient presque tous références à la loi sur la « sécurité globale » adoptée mardi en première lecture par l’Assemblée, et dont les manifestants demandent le retrait.Mobilisation chaque semaineCertains s’étaient déjà mobilisés samedi dernier. Ils promettent de revenir chaque semaine, sur le modèle des gilets jaunes. « Je viendrai autant de fois qu’il le faudra, il y a un problème de racisme systémique dans la police, c’est un corps qui ne se remet pas en question et qui se protège, je sais de quoi je parle », dénonce Juliette, 30 ans, éditrice à Paris et venue avec une pancarte « je ne suis pas antiflic, j’ai un papa flic ». Place de la République @LaCroix pic.twitter.com/OaPfnDc2G2— Mikael Corre (@mikaelcorre) November 28, 2020 Comme la plupart des manifestants rencontrés, Juliette a été particulièrement choquée par les vidéos de violences policières contre des journalistes et des migrants place de la République mardi et contre un producteur dans le XVIIe arrondissement de Paris.« Cette vidéo de Michel Zecler, je pensais que c’était qu’aux États-Unis des choses comme ça. Je savais qu’il y avait des violences en France, mais de le voir comme ça, ça a été un déclic », explique Thomas, 21 ans, étudiant en Staps, qui manifestait pour la première fois.Dans le cortège, le profil des manifestants était très varié, à l’image du collectif « Stop ! Loi sécurité globale » à l’origine de la manifestation, qui rassemble des syndicats de journalistes, des ONG, l’association de la presse judiciaire, la Ligue des droits de l’Homme (LDH)…« On ne lâchera rien »« Je ne comprends pas pourquoi on fait des lois pour protéger la police alors que c’est nous qui avons besoin d’être protégés de la police, et ce depuis plusieurs années », dénonce Léa, 21 ans, étudiante en relations internationales, venue manifester à l’appel du Comité « La Vérité pour Adama ».Comme Léa, Kim, 30 ans, employée dans le digital, qui estime que les vidéos « sont la seule façon qu’on a pour rendre toutes ces violences visibles », avait participé à la manifestation contre les violences policières organisée le 2 juin dernier par le Comité Adama devant le palais de justice de Paris (20 000 personnes étaient présentes).→ REPORTAGE. « Filmer, c’est devenu une manière de manifester »Avant l’arrivée du cortège place de la Bastille, des violences ont éclaté le long du boulevard Beaumarchais. Des manifestants masqués de noirs ont brûlé des voitures, des motos sorties d’une concession BMW dont la vitrine a été fracturée, du mobilier urbain ainsi qu’un kiosque à journaux.Aux jets de projectiles, pierres et bouteilles en verre, les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes. « C’est toujours un peu la même chose en fin de manifestation, regrette Robert, retraité de la poste de 63 ans. On rentre chez nous en ayant pris plein de gaz, mais on ne lâchera rien ».Violences en fin de parcoursEn fin de journée, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Gérald Darmanin a condamné « une nouvelle fois les violences inacceptables contre les forces de l’ordre », qui ont émaillé les manifestations à Paris et partout sur le territoire contre le texte « sécurité globale ». Dans un tweet, le ministre de l’intérieur a fait état de « 37 policiers et gendarmes blessés » au cours de ces manifestations. 37 policiers et gendarmes blessés en bilan provisoire lors des manifestations. Je condamne, une nouvelle fois, les violences inacceptables contre les forces de l’ordre.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 28, 2020 Plusieurs vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des policiers violemment frappés.Forte mobilisation à BordeauxÀ Bordeaux, les organisateurs estiment que 20 000 personnes ont répondu à l’appel national, qui était relayé localement par une soixantaine d’organisations. Une mobilisation jamais vue dans cette ville depuis la manifestation en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, et à laquelle à notamment participé le maire, Pierre Hurmic.Lors des prises de parole place de la Bourse, les partis politiques n’avaient pas la parole. Myriam Eckert, une militante du CLAP33 (collectif contre les abus policiers), reconnue victime de violences policières, et Pierre-Antoine Cazaux, de la Ligue des droits de l’Homme, ont rappelé que la capitale girondine avait été le théâtre de graves bavures lors du mouvement des gilets jaunes, dont des dizaines de militants étaient présents ce samedi.Or ces violences qui ont donné lieu à des enquêtes de l’IGPN et à des mises en examen de policiers étaient les plus documentées en images de journalistes professionnels, de témoins ou de militants, comme le tir de LBD qui avait plongé dans le coma le pompier Olivier Beziade.Les orateurs ont réclamé la suppression des articles les plus contestés de la loi sécurité globale, mais aussi le retrait du schéma national de maintien de l’ordre et la destitution du préfet de Paris, Didier Lallement, en poste à Bordeaux lors des manifestations de gilets jaunes les plus réprimées.C’est toutefois dans une ambiance bon enfant que le cortège, constitué de beaucoup de jeunes, de familles et de personnes âgées s’est élancé en direction de la place Pey-Berland. Beaucoup brandissant des pancartes maison « Vichy 2.0 », des banderoles « Je suis Michel » en référence au producteur de musique agressé par des policiers, certains chantaient « On veut des caresses pas des CRS ».François Hollande contre l’article 24Au cours de la journée du samedi 28 novembre, plusieurs personnalités politiques ont réclamé le retrait de l’article le plus controversé de la loi « sécurité globale ». Parmi elles, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, mais aussi François Hollande. « Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer, » a déclaré l’ancien président de la république dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer. La police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté. pic.twitter.com/VzvQoHZHKW— François Hollande (@fhollande) November 28, 2020

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